Déposé le 19/11/2013 à 15h09
Il se fait que nous aussi, mon épouse et moi, nous avons connu Lucie Dorchain, que nous l'avons vu vivre,et lui avons témoigné notre affection. Nous pouvons témoigner qu'à chaque geste, à chaque parole, elle réagissait,elle comprenait. Elle était donc une personne pleinement humaine, malgré ses déficiences.
Nous avons aussi connu Marc, un jeune Suisse, même maladie que Lucie, mais plus grave encore. Il est mort à 21 ans. Nous le rencontrions au moins une fois l'an à Lourdes.Sa mère lui expliquait que nous étions des amis,que nous l'aimions,et que nous étions revenus le voir. Il répondait par un sourire qui en disait long sur la perception de ce que lui disait sa mère.
Vous me répondrez que cela c'est notre perception subjective, qui ne correspond à aucune réalité. Je réponds par un évènement qui nous a marqué. Marc était en vacances chez nous avec ses parents, frères et soeurs. Après le déjeuner son père le monte dans la chambre pour la sieste. Au bout d'un quart d'heure il hurle, de douleurs croyons-nous. Son père va le rechercher et le place, dans sa coquille, dans le jardin,à côté de ses frères et soeurs et de nos enfants qui jouent au foot. Marc se calme immédiatement, sourit et exprime son contentement. On avait compris son problème et répondu à sa demande.
Ces enfants sont donc des personnes à part entière, pleinement humaines. Nous avons une admiration sans bornes pour leurs parents qui les convoient dans la vie, et leur permettent de développer des capacités qui étonnent. Comme ils sont hyper-fragiles, ils finissent par mourir avant l'âge, naturellement si je puis dire, d'un accident de maladie qu'ils ne parviennent pas à surmonter..
La vie est trop unique et trop grave que pour pouvoir penser à en disposer à la place de l'autre. L'euthanasie d'un adulte consentant relève de la procédure du suicide.Comme tout suicide, c'est un drame. Par contre, l'euthanasie d'enfants nous ramène aux pratiques nazies. C'est de l'assassinat pur et simple.