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L'interdit du meurtre est au fondement de toute société.

Déposé le 12/04/2013 à 12h29  Catégorie Réflexions de soignants

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Prof. Chantal LEFEBVRE Prof. Chantal LEFEBVRE
Prof. Médecine Interne, clinique St Luc

Ce fondement a été profondément ébranlé dans notre pays par la promulgation, en 2002, de la loi dépénalisant l'euthanasie.

Cette autorisation légale de l'euthanasie revenait à écrire dans la loi que certaines vies humaines, marquées par la maladie physique ou psychique, avaient perdu leur valeur, leur dignité. Elle voulait faire croire que l'euthanasie était la solution pour mourir dans la dignité quand les souffrances étaient intolérables, la maladie incurable, comme si la mort naturelle était indigne.

Or, la dignité de l'homme est inaltérable, elle est la même dans chaque phase de sa vie, depuis sa conception jusqu'à sa mort, en pleine santé comme gravement malade, qu'il soit conscient ou comateux, car elle est inhérente à son être même, elle lui a été donnée par Dieu.

Une fois l'interdit de tuer levé, il était inévitable que le sens de la transgression disparaisse petit à petit, que le geste euthanasique se banalise et que son extension à de nouvelles catégories de personnes soient demandées.

La loi de 2002 fut une brèche dans la digue interdisant tout meurtre. Les flots d'une culture de mort s'y sont engouffrés. De nouveaux pans de la digue sont prêts à tomber dans les prochains mois : 13 propositions d'extension tous azimuts de la loi sont en cours d'examen actuellement. Jusqu'où laisserons-nous ces flots mortifères envahir notre société ? Bientôt, des catégories entières d'individus, faibles, handicapés, vieux, non rentables, à charge des autres, coûteux pour la société, seront éliminés, légalement, sous prétexte que leur vie ne vaut plus la peine d'être vécue. Ce n'est pas de la science-fiction, c'est à nos portes.

Il est temps de réveiller nos consciences. Oui, tout être humain est intrinsèquement digne, parce qu'il est homme, et non par la qualité de sa vie ou par le regard que portent les autres sur lui.

Une demande d'euthanasie est en réalité un SOS lancé par une personne souffrant profondément : douleurs physiques intolérables, angoisse devant la mort imminente, impression d'être devenu inutile, une charge pour autrui, manque d'affection, d'écoute, abandon même des proches qui ne supportent pas la dégradation physique ou psychique de l'être cher, peur de soins disproportionnés...

Répondre à cet appel à l'aide, à ce cri de souffrance en éliminant tout simplement le souffrant, même à sa demande, est une attitude indigne et inhumaine, c'est cautionner son impression d'inutilité, c'est le priver de l'affection ultime tant désirée. La seule réponse humaine est l'accompagnement avec compassion de la personne en détresse, et non son élimination . Accompagner veut dire assurer le meilleur confort possible , non seulement par la mise en place de traitements appropriés qui soulagent les maux physiques et psychiques, mais aussi, et c'est au moins aussi important (ma pratique hospitalière l'expérimente au quotidien) en donnant de son temps pour écouter avec empathie, apaiser, encourager et soutenir le souffrant. Ainsi entouré, avec affection, par la famille d'abord (qui parfois fuit dans ces circonstances difficiles et peut, par cette attitude d'abandon, être responsable de demande d'euthanasie) par les soignants, les médecins, les psychologues, les ministres du culte s'il le souhaite, le souffrant, le mourant pourra vivre jusqu'au bout, avec dignité et sérénité.

C'est cette culture d'amour qu'il faut réintroduire dans notre société.


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