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Les limites de l'euthanasie en Belgique et aux Pays-Bas continuent de s'étendre, dit un expert mondial.

Déposé le 04/08/2015 à 10h32  Catégorie Opinion citoyenne

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Michael Cook Michael Cook
Journaliste

Raphaël Cohen-Almagor, de l'Université de Hull au Royaume-Uni, est un expert mondial de l'euthanasie aux Pays-Bas et en Belgique. Il a récemment rédigé un article pour le ''Journal of Medical Ethics'' sur l'un des aspects les plus inquiétants de l'euthanasie en Belgique-le raccourcissement délibérée de vie de certains patients sans leur demande volontaire explicite. Dans cet entretien avecBioedge, explique certaines de ses préoccupations. -

Bioedge : les chiffres de cas d'euthanasie sont-ils à la hausse?

Raphaël Cohen-Almagor : Des études ont montré une augmentation constante des cas d'euthanasie enregistrés, principalement en Flandre (la partie néerlandophone-flamande) de Belgique. Environ un sur sept patients en phase terminale qui meurt à la maison sous les soins d'un médecin généraliste (GP) exprime une demande d'euthanasie dans la dernière phase de la vie. Les chiffres annuels sont en constante augmentation: 235 en 2003; 495 en 2007; 704 en 2008 et 1 133 en 2011. En 2012, il y avait 1 432 cas et en 2013, 1 807 cas d'euthanasie ont été signalés.

B : Etes-vous sûr au sujet des statistiques? Les tendances sont source de confusion. Vous observez que en 2007 l'utilisation de médicaments de fin de vie avec l'intention d'abréger la vie et sans demande explicite survenue chez 1,8% des décès, mais en 2013 il était de 1,7% des décès. Ainsi, contrairement à ce que vous avez dit, la situation semble en voie d'amélioration, pas empirer, n'est-ce pas?

La recherche a montré qu'en 2007, l'utilisation de médicaments de fin de vie avec l'intention d'abréger la vie et sans demande explicite survenue chez 1,8% des décès et que en 2013 il était de 1,7% des décès. Ceci est une légère amélioration.

Cependant, la situation générale est préoccupante. La promulgation de la Loi sur l'euthanasie en 2002 a été suivie d'une augmentation dans presque tous les types de fin de vie des pratiques médicales: l'euthanasie, l'intensification de soulagement de la douleur, refuser ou de retirer un traitement prolongeant la vie, et la sédation profonde et continue jusqu'à la mort. Cette dernière pratique est particulièrement inquiétante: En 2007, 14,5% de tous les décès en Flandre étaient le résultat de la sédation profonde continue jusqu'à la mort. Cela représente une augmentation significative par rapport au nombre de cas, de 8,2%, six ans auparavant.

Lorsque la Loi sur l'euthanasie a été votée, elle a été prévue principalement pour des adultes compétents, capables et conscients au moment de leur demande d'euthanasie. Il a été démontré avec évidence que maintenant l'euthanasie a été étendue à des patients incompétents (incapables), les patients atteints de démence, les patients psychiatriques ainsi que pour les patients qui sont censés être "fatigué de la vie".

En outre, en Février 2014, le Parlement belge a voté l'extension de la loi sur l'euthanasie pour couvrir les enfants de moins de 18 ans. La loi sanctionne l'euthanasie pour les enfants en phase terminale ou incurables qui sont près de la mort, souffrant de "douleur constante et insupportable", et dont les parents ainsi que les professionnels de la santé sont d'accord avec la décision. Ainsi, le champ d'application des pratiques de fin de vie a été élargi au-delà des bonnes intentions de la législation prise en 2002.

Comment les médecins justifient-ils l'euthanasie non demandée par le patient ? Est-ce pour soulager les souffrances? Pour économiser de l'argent? Ou pour ménager les sentiments de la famille?

J'ai soulevé la question des considérations économiques au moment de l'élaboration du processus de prise de décision et de nouveau avec des experts belges. Il me fut dit à plusieurs reprises qu'in n'est jamais question d'économiser de l'argent. La recherche indique que la bienfaisance (compassion) est souvent le principe directeur. Les médecins souhaitent soulager la souffrance des patients et veiller à une mort relativement paisible.

Ce qui est inquiétant, c'est que parfois ils donnent la priorité à l'intérêt supérieur des proches du patient au-delà et au-dessus du meilleur intérêt du patient lui-même, voulant alléger "le fardeau" du patient sur les épaules du plus proche parent.

Vous dites que «la pression de la société et des pairs rend difficile, pour ceux qui s'opposent à l'euthanasie, de défendre leur position dans la culture libérale qui se développe". Est-ce à dire qu'il est difficile de travailler comme médecin ou infirmière en Belgique, sauf si vous soutenez l'euthanasie?

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