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Le plus heureux des hommes

Déposé le 03/10/2013 à 15h39  Catégorie Réflexions de juristes

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Véronique VAN de CRUYCE Véronique VAN de CRUYCE
Juriste et mère au foyer

Une personne qui demande l'euthanasie le fait parce qu'elle souffre trop. Ou, dans le cas d'une demande faite longtemps à l'avance ( pour le cas où elle perdrait ses facultés mentales par exemple), parce qu'elle a peur de souffrir ou de faire souffrir ses proches.

Cette peur de la souffrance me paraît normale. Mais la solution est-elle vraiment, pour faire disparaître la peur et/ou la souffrance, de faire disparaître la personne concernée? Cette demande d'euthanasie ne cache-t-elle pas plutôt un appel à l'aide?

Actuellement, la médecine a les moyens de supprimer, dans l'immense majorité des cas, la douleur physique.

Quant à la souffrance morale, je crois qu'il existe des solutions tout simplement humaines pour la soulager. Une personne aimée, entourée par l'affection des siens ou de bénévoles, soignée, traitée avec respect et dignité, sait que sa vie vaut la peine, sait qu'elle a le droit de vivre.

Et si elle n'a plus toutes ses facultés mentales, pourquoi n'en serait-il pas de même? Elle reste une personne, toujours et dans tous les cas. Un bébé de 3 mois n'a pas non plus de conscience de lui-même. Alors?

Je terminerai en vous parlant de mon Papa, décédé il y a 2 ans d'un cancer fulgurant.Il avait très mal et dans son coeur grandissait la peur de cette douleur continue et de la mort.

Quand mes parents ont su avec certitude qu'il n'y avait plus rien à faire, ils se sont opposés à l'acharnement thérapeutique ( car on leur a proposé un traitement lourd qui aurait juste prolongé un peu sa vie tout en augmentant la souffrance).

Et ils ont demandé les soins palliatifs.

A partir de ce moment, tout a changé: sa douleur physique a pu être maîtrisée. Il a été accompagné et choyé dans un cadre accueillant par toute une équipe de médecins, infirmières, kinés, psychologues, bénévoles...Sa famille et ses amis étaient presque toujours avec lui.Et chaque matin, quand nous arrivions, il nous disait:" Je suis le plus heureux des hommes".


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