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Comment me protéger contre l'euthanasie ?

Déposé le 05/11/2013 à 16h18

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Sash LEWIS Sash LEWIS
Retraitée

Je suis anglaise. J'habite en Belgique depuis novembre 1980. Je suis retraitée, propriétaire d'un petit studio à Bruxelles; sauf cataclysme majeur, je terminerai ma vie dans ce pays. Depuis mon adolescence, je suis absolument opposée à l'euthanasie. J'ai beaucoup étudié l'histoire de l'euthanasie pratiquée par les Nazis. Je m'y suis intéressée parce que j'ai été dépressive presque toute ma vie, et chacun sait (ou devrait savoir) que les Nazis ont tué des dépressifs avec les autres 'bouches inutiles'. Même un enfant né avec un bec de lièvre était à risque. Après la fin de la première période d'euthanasie dans le Reich, le personnel des institutions concernés ont travaillé tout un temps sur le front Est, avant d 'être transférés dans les camps d'extermination pur et simple (Belzec, Sobibór, Treblinka); on pense qu'ils y ont tué des soldats gravement blessés, mais on ne sait pas définitivement. Les vieux d'Allemagne craignaient pour leurs vies. Le plus choquant dans toute cette triste histoire, c'est l'attitude de tant de membres de la profession médicale, médecins et infirmiers, qui croyaient vraiment que ce qu'ils faisait était justifié pour le bien du malade ou celle de la collectivité.

Vous savez sans doute déjà tout cela, et certains diraient que l'euthanasie en Belgique est très différente. Son but est de mettre fin, à leur demande, à ceux qui souffrent et qui n'ont plus d'espoir d'un guérison. Ayant moi-même fait il y a longtemps des tentatives de suicide, je comprends toujours ceux qui font ce geste, même si je le vois aussi maintenant comme une tragédie qu'on doit chercher à empêcher. Mais à mes yeux il y a une différence énorme entre la personne qui prend un 'overdose' de somnifères, se jette dans une fleuve ou utilise le gaz, et la personne qui demande à un autre de faire le geste pour elle. Il y a encore des cas, particulièrement tragiques, où un parent ou un partenaire met fin aux jours d'un être aimé qui souffre, à la demande de cette personne ou parce que c'est manifestement ce que veut la personne souffrante. Bien sûr, c'est à la justice d'examiner chaque cas de ce genre (ils sont rares), mais en général le résultat est une peine formelle, avec sursis et traitement psychologique; et je trouve que c'est comme ça qu'il faut faire. Mais l'idée que des membres du corps médical, des professons soignantes, commettent l'acte d'euthanasie m'horrifie. Le rôle de la profession est de guérir si possible, ou de soulager si une guérison n'est pas possible; mais il n'est absolument pas de terminer une vie.

J'ai donc été méfiante dès le début de l'euthanasie légale en Belgique. Depuis quelques années je suis devenue Bouddhiste Theravada; je ne sais pas quelle est l'attitude envers l'euthanasie d'autres écoles du Bouddhisme, et le Theravada est peu présente en Belgique, mais dans cette tradition l'euthanasie n'est pas approuvée. (Le suicide non plus, mais il n'est pas condamné; et bien sûr les soins palliatives et les comas de soulagement sont tout à fait acceptables et encouragés. L'euthanasie serait très déconseillé, pour la victime et pour ceux qui l'opèrent).

Mais après toute cette longue introduction, voici la raison principale pour laquelle je vous écris. On peut 'de droit' indiquer longtemps à l'avance son désir d'euthanasie dans certaines situations - mais que peut-on faire en Belgique pour indiquer, longtemps à l'avance, qu'on n'accepte absolument pas l'euthanasie? Pour la majorité de personnes c'est simple; elles expriment leur volonté à leurs proches, qui l'exprimeront aux médecins si elles deviennent gravement malades et ne peuvent plus agir pour elles-mêmes. Mais je n'ai pas de parents, ni en Belgique, ni ailleurs. Je vis seule; je suis veuve depuis 1994. Je ne sais pas à qui je pourrais m'adresser pour exprimer mes vœux si j'étais malade et ne pouvais agir pour moi-même. Quand j'ai soulevé ce problème avec un chef de service de gériatrie, lors d'une conférence, il a suggéré mon médecin traitant; mais je ne le connais pas bien. Il semble qu'on peut aussi formellement choisir un représentant pour ce type de situation, mais je ne connais pas la procédure, ni où la trouver expliquée sur la toile. J'ai des amis, mais demander à un(e) ami(e) de prendre le rôle de représentant est délicat; cela pourrait devenir un très grand fardeau.

Et je me rends compte qu'étant isolée, je pourrais être très vulnérable si je tombais gravement malade. En Angleterre on a parfois 'accéléré' la mort de personnes âgées, même avec une famille attentive; c'est si facile à faire, ça libère un lit pour un autre c'est une pension en moins à payer. Je suis peut-être cynique, mais dans un pays où l'euthanasie est légale, je pense que le risque d'un tel 'accélération' est encore plus grand.

Donc, si vous avez des conseils à donner à ceux qui voudraient autant que possible se protéger de l'euthanasie, je vous serais très reconnaissante.


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