... étendre l'euthanasie aux enfants et aux personnes démentes ?
Dans les rangs libéraux francophones, les députés ne voteront pas le doigt sur la couture du pantalon. Ainsi, Marie-Christine Marghem (MR), députée, avocate à Tournai, s'oppose fermement au projet de loi. Elle nous a expliqué, lundi, les raisons de son refus. "J'estime que le dispositif de la loi ne résout absolument pas le problème qui est posé, s'il y en a un..."
Pour vous, il n'y a pas de problème et il ne faut donc pas légiférer ...
Lire « Je voterai contre la loi sur l'euthanasie des enfants. En âme et conscience »
Exprimant leur inquiétude à propos de l'élargissement de la loi sur l'euthanasie
Un groupe comptant plus de 200 pédiatres et professeurs de l'enseignement supérieur a remis aujourd'hui une lettre ouverte à tous les présidents de partis de Belgique. Dans celle-ci, ces médecins, qui assistent au quotidien les enfants malades, demandent de mieux réfléchir sur l'extension de la loi portant sur l'euthanasie des mineurs. Sans exiger la suspension de ce projet de loi, ils réclament toutefois un temps de réflexion...
Lire « Lettre ouverte des pédiatres à tous les présidents de partis de Belgique »
J'ai la chance de pouvoir accompagner des enfants gravement malades et en fin de vie à domicile depuis 22 ans.
Ces enfants m'ont appris énormément de choses...
Les morts, jusqu'à preuve du contraire, ne portent pas plainte...
Lorsque l'on parle de transgressions de la loi en matière d'euthanasie qu'entend-on ? Serait-ce le fait que les documents ne soient pas remplis, ou ne soient pas signés par la personne euthanasiée, ou par les deux médecins requis, ou que la personne euthanasiée ne soit pas vraiment malade, ou consciente, ou n'ait rien demandé ?.....
Mesdames les sénatrices Fauzaya Talhaoui et Marleen Temmerman ont pris l'initiative d'inviter le 11 juin 2012, dans les locaux du Sénat, les représentants de différentes religions et conceptions philosophiques à donner leur regard sur l'euthanasie, en particulier sur les deux récentes propositions parlementaires visant à élargir la loi du 28 mai 2002 relative à l'euthanasie, à deux catégories supplémentaires de malades, les mineurs d'âge d'une part, les déments d'autre part(1).
Un des enjeux soulevés dans les conclusions du colloque par M. Gilles Génicot, membre du Comité consultatif de bioéthique, concerne l'attitude des hôpitaux face à l'euthanasie : peuvent-ils, comme institutions, refuser que soit pratiquée l'euthanasie en leurs murs ? Peuvent-ils en outre faire signer aux médecins un engagement qui va dans ce sens ? De même, peuvent-ils imposer au malade un filtre palliatif ? Ou encore permettre que le médecin refuse de désigner un autre médecin qui pratiquera le geste de mort ...
Lire « Regard sur l'euthanasie dans les diverses religions et conceptions philosophiques : un commentaire »
A quoi serai-je attentive cette année ?
A être fidèle à mes convictions, à me battre pour trouver des percées dans des courants de pensée qui, dans l'illusion de vouloir tout maîtriser et légiférer à outrance, nous dépossèdent de nous-mêmes et de notre libre arbitre. Ainsi je m'insurge ouvertement contre l'aberrante volonté politique de demander à un enfant en grande souffrance physique de prendre la décision d'organiser son suicide. Faut-il tourmenter un enfant en fin de vie en le responsabilisant d'une prise de décision qui l'engage dans un conflit de loyauté ? D'ailleurs les enfants demandent-ils de « mourir officiellement » d'une injection ? L'expérience démontre qu'ils aspirent surtout à une fin paisible. De nos jours, on ne laisse plus quelqu'un souffrir impunément. Face à une douleur trop intense, ne peut-on pas faire confiance à l'équipe pluridisciplinaire qui prendra avec les parents, avec l'enfant, la décision d'administrer des sédations terminales ? L'extension de la loi sur l'euthanasie aux mineurs n'est-il pas un projet manquant de réflexion ...
Je travaille depuis 1987 dans l'Unité Cancer de l'Hôpital des Enfants à Bruxelles et je suis, avec mon collègue Yves Benoit de Gand, le cancérologue pédiatrique le plus âgé encore en activité dans ce pays. Mais ce n'est pas à ce titre que j'interviens dans cette carte blanche. J'interviens parce que, depuis 1987, j'ai accueilli avec mes collègues 1250 enfants cancéreux dans notre unité dont 260 sont décédés. J'interviens aussi parce que, en tant que médecin directement responsable du traitement d'enfants atteints de tumeurs cérébrales malignes, première cause de mortalité parmi les cancers pédiatriques, j'ai été confronté jusqu'à présent à 84 décès parmi les 270 enfants qui m'ont été confiés. J'interviens aussi pour dire que oui, cela m'est arrivé d'injecter chez des enfants en fin de vie, à l'Hôpital ou à la maison, des médicaments puissants contre la douleur parce que j'étais démuni devant leur détresse.
À cette époque, je rêvais de pouvoir disposer d'infirmières qui se seraient rendues à domicile pour prendre en charge les enfants dits « en fin de vie » ; je rêvais de pouvoir compter sur des médecins formés à la complexité des soins palliatifs pédiatriques et je réalisais que, pendant mes deux années de spécialisation en cancérologie pédiatrique aux États-Unis dans les années 80, l'aspect fin de vie n'avait pas été suffisamment abordé et des modules de formation dans ce domaine m'auraient été bien utiles...
Vous avez une opinion critique à propos de la nouvelle loi étendant l'euthanasie aux mineurs ?
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