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L'euthanasie pour souffrance psychique: un cadre légal discutable et des dommages sociétaux

Déposé le 16/09/2015 à 15h20  Catégorie Opinion citoyenne

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Carte Blanche signée par 65 personnalités et parue dans Le Soir et Het Laatste Nieuws, le 10 septembre 2015.

Entre 50 et 60 cas d'euthanasie pour seule raison psychique insurmontable ont été recensés en 2013 et 2014. Difficilement objectivable, la souffrance mentale peut-elle être un critère autorisant cet acte irréversible ?

L a loi sur l'euthanasie indique que le patient doit se trouver « dans une situation médicale sans issue et faire état d'une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée, et qui résulte d'une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable » ; si l'un ou l'autre critère n'est pas rempli, la situation n'est pas insurmontable. Le médecin doit donc pouvoir objectiver que la souffrance « ne peut être apaisée » et qu'elle résulte d'une affection « incurable », faute de quoi, il agirait contre la loi.

Nous avons appris cet été (De Morgen, 20/06/2015) que Laura, 24 ans, a reçu l'aval pour une euthanasie pour seule raison de dépression existentielle et chronique. Ceci pose la question flagrante de la légalité d'une euthanasie qui n'intervient pas dans le cadre d'une maladie incurable. Son cas n'est pourtant pas isolé : le Dr Distelmans, co-président de la Commission de contrôle, rapporte qu'il y a eu, en 2013 et 2014, 50 à 60 cas d'euthanasie pour seule raison psychique insurmontable (Humo, 24/03/2015). Or, le caractère inapaisable de la souffrance mentale ne peut être constaté : il n'y a pas de paramètres mesurables – ni prélèvement de tissu, ni élément du comportement – qui pourraient l'objectiver. Le docteur Distelmans mentionne alors deux critères relatifs aux patients : ils souffrent depuis longtemps et ils seraient « en fin de parcours thérapeutique ».

Demain, un autre jour

Ces critères ne tiennent pas la route. Il arrive fréquemment en clinique que des patients qui ne voyaient plus aucune perspective aillent finalement mieux et développent une vie satisfaisante. Il existe aussi de nombreux exemples de personnes qui, après un très long et très pénible cheminement, se rétablissent soudainement – pas toujours grâce à une thérapie d'ailleurs, mais parfois grâce à des événements imprévus. Certains d'entre eux en ont témoigné, comme la Norvégienne Arnhild Lauveng qui, dans Demain j'étais folle (Ed. Autrement, 2015) décrit comment, après des années de collocation pour cause de schizophrénie, elle s'est remise et a repris une vie satisfaisante ; le Britannique Chris Patterson, également, après des années de dépression grave, a accidentellement perdu la moitié d'une jambe pendant un voyage de ressourcement et a surmonté sa dépression dans le cours de cette expérience (The Independent, 31/07/2015). Inversement, c'est le propre de la souffrance psychique que de ne pas voir de perspectives. En d'autres termes, l'impression d'absence de perspectives n'enseigne rien sur le pronostic de la souffrance psychique.

Incertitude juridique

Nous sommes donc d'avis que le cadre légal relatif à l'euthanasie pour seule raison ...

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